Années 2000
Denis Consigny, ingénieur généraliste, réalise une étude pour le compte du secrétariat d’Etat au logement sur la situation et les perspectives des éco matériaux et des éco technologies dans le bâtiment en France.
Cette étude a notamment débouché :
- Sur la création d’une gamme d’isolants fabriqués à partir de vêtements usagés collectés par les entreprises de l’économie sociale et solidaire (METISSE Pour le Compte de LE RELAIS / Groupe EMMAUS).
- Sur une tentative de remise en question du dogme de l’étanchéité des enveloppes des bâtiments, dogme motivé par des considérations liées à la maitrise de l’énergie et qui a guidé la rédaction des RT 2012 et 2020
Années 2010 :
Création et animation de la Société Climatisation par puits canadiens / Canada-clim qui a équipé une cinquantaine d’établissements recevant du public, dont des salles de spectacle et des Ehpads, avec des installations de puits climatiques (puits canadiens tempérant directement l’air par passage dans le sol dans des conduits enterrés à environ 2m de profondeur ou puits franciliens comportant une sonde verticale enterrée jusqu’à plusieurs dizaines de mètres et un fluide de transfert hydraulique vers un aérotherme). Le commentaire le plus souvent formulé par les responsables des établissements équipés était : « Nous ne sommes pas sûrs d’amortir financièrement ces installations, mais nous constatons que le fonctionnement en tout air neuf des salles communes a réduit considérablement l’occurrence d’épidémies de grippe, notamment durant les années ou les vaccins sont peu efficaces ».
Années 2020.
Dès l’apparition de la pandémie Covid-19, Denis Consigny s’interroge sur les probabilités de transmission du virus par voie aéroportée (aérosols). Les publications relatives à l’identification de clusters dans un bus puis un restaurant à Wuhan, mais aussi dans une salle de prières de Mulhouse, sur le porte-avions Charles de Gaulle et dans des abattoirs le confortent dans l’idée que cette probabilité est très élevée.
En mai 2020, il publie sur réseau social Linkedin un article intitulé « En période de pandémie virale, vérifions les clims. Et sortons têtes couvertes » et sur Médiapart puis Facebook « Eviter la mutualisation du Sars-Cov2 par les installations de traitement d’air ». Il s’efforce également d’interpeller le maire de sa commune (L’Isle Adam 95290) et le député de sa circonscription (Val d’Oise) sur l’intérêt et l’urgence de modifier les installations de traitement d’air équipant les bâtiments recevant du public.
Depuis le printemps 2020 Il collabore avec les repreneurs du site industriel ex-Whirlpool à Amiens pour réaliser des prototypes d’installations permettant aux locaux de fonctionner comme si les fenêtres étaient ouvertes du point de vue sanitaire et -en même temps- fermées du point de vue thermique. Ces prototypes, conçus pour se plugger sur les principaux terminaux de chauffage / climatisation / traitement de l’air existant ou pour fonctionner de façon autonome. Ils ont été conçus et fabriqués durant l’été 2020 et ont pu être essayés durant l’hiver 2020/2021. Les campagnes d’essais ont démontré la possibilité d’assurer simultanément le confort thermique (température intérieure comprise entre 18 et 21°C alors que les températures extérieures sont inférieures à Zéro) et un taux de CO2 strictement inférieur à 1000 ppm, y compris lorsque les locaux sont occupés par de nombreuses personnes.
En Octobre 2020, une recommandation concernant le quatrième geste barrière (l’Aération des locaux) est -ENFIN- formulée par la puissance publique. Cette recommandation : »aérer un quart d’heure toutes les deux heures » est malheureusement très approximative et potentiellement contre-productive. Elle peut en effet avoir un effet faussement rassurant ( les enregistrements CO2 = f(temps) montrent que dès lors que la densité d’occupation volumique est significative, comme dans une salle de classe, un bureau ou une salle à manger, la consigne devrait être a minima « cinq minutes toutes les demi-heures ». Par ailleurs, tel que vaguement préconisée la pratique de ce geste barrière peut aboutir dans certains cas à aggraver la situation. En effet, si l’ouverture d’une fenêtre provoque une évacuation d’air à faible vitesse selon un flux globalement horizontal à hauteur de têtes des occupants, plusieurs personnes seront susceptibles d’inhaler, pendant une durée certes limitée mais non nulle, plus encore d’air potentiellement contaminé qu’avant l’ouverture.
Le 25 novembre 2020, un courrier a été adressé (par voie électronique doublée par voie postale) à Monsieur le Président de la République. Ce courrier est ainsi libellé:
« Monsieur le Président de la République,
En mars de cette année, vous avez mis en place un Conseil Scientifique Covid-19. Compte tenu de l’état des connaissances de l’époque, cette instance réunit logiquement une majorité de médecins et d’épidémiologistes.
Depuis quelques mois, l’hypothèse de la propagation du Sars-Cov2 par les installations de traitement de l’air a été émise puis étayée, si bien qu’un quatrième geste barrière, consistant à « aérer et ventiler les locaux » a été récemment préconisé. Il apparaît dans ce contexte que l’intégration au Comité Scientifique Covid-19 d’au moins une personne spécialisée dans l’évaluation et les modalités d’amélioration de la qualité de l’air intérieur serait souhaitable. De telles compétences se trouvent réunies par exemple au sein de l’Ademe ou du ministère de l’environnement.
J’ai pour ma part travaillé sur l’hypothèse de la transmission aéroportée du Sars-Cov2 depuis plus de six mois et je me suis efforcé, au mois de mai et en vain, d’attirer l’attention de mon maire et de mon député sur l’intérêt de réglages et modifications préventifs susceptibles d’être effectués en urgence sur les installations de traitement d’air équipant les locaux recevant du public dont ils avaient la responsabilité. J’avais en effet constaté que le impératifs d’économie d’énergie, alliés à l’interdiction de fumer dans les espaces clos, nous avaient collectivement conduits à réduire ou supprimer les apports d’air neuf dans la plupart des locaux d’habitation ou d’activité.
Avec des industriels français, nous avons œuvré à la conception d’accessoires destinés à faire fonctionner les terminaux de traitement d’air et de climatisation existants en mode tout air sain, c’est-à-dire prioritairement en air neuf compensé thermiquement par récupération sur l’air extrait et accessoirement en air partiellement recyclé mais traité par exposition séquentielle à un rayonnement UVC. Les prototypes en cours d’achèvement permettront d’apporter en toutes saisons
un air provenant d’équivalents-fenêtres constamment ouvertes du point de vue sanitaire et pratiquement fermées du point de vue thermique. Ils seront compatibles avec la quasi-totalité des plus de trois millions de terminaux en fonctionnement sur le territoire français. Une variante pour les travaux neufs est également prévue. Compte tenu de l’importance de ce programme et des moyens limités dont dispose la Société qui porte ce projet, des collaborations avec des équipes universitaires puis des partenariats industriels seront indispensables pour permettre une montée en charge des capacités de production cohérente avec l’ampleur du parc à équiper. S’agissant d’un marché émergent non susceptible d’interférer avec quelle qu’activité économique préexistante que ce soit, l’installation de ces nouveaux accessoires pourrait être avantageusement confiée aux entreprises de l’économie solidaire (EBE ou TZCLD).
Les modélisateurs membres du Comité Scientifique Covid-19 devraient pouvoir calculer à partir de quel pourcentage de modification du parc d’installations de traitement d’air existantes, nous pourrions réduire le Rzéro structurel du pays, et ce non seulement vis-à-vis de l’actuelle pandémie mais aussi par rapport à la grippe (notamment pour les années durant lesquelles le vaccin est peu efficace) et aux prochains virus, couronnés ou pas, qui ne manqueront de s’attaquer à une
population qui passe 80% de son temps dans des espaces fermés et dont la vulnérabilité est proportionnelle aux taux de mutualisation de l’air qu’elle respire. Ces modélisateurs devraient confirmer qu’il est possible et relativement facile de déconfiner les locaux pour ne pas être obligé de confiner périodiquement les humains ; en d’autres termes que le quatrième geste barrière pourrait être permanent et préventif, au point de nous permettre de faire à l’avenir l’économie de la mise en place périodique des trois autres.
L’enjeu est d’autant plus important que l’OMS a classé dès 2011 la pollution de l’air intérieur au huitième rang des facteurs à l’origine des problèmes de santé en estimant les coûts liés aux effets d’une mauvaise qualité́ de l’air intérieur en France à plusieurs dizaines de Milliards d’euros par an. Investir dans la qualité sanitaire de l’air intérieur pourrait à l’évidence rendre la Société française plus robuste face aux pandémies mais aussi plus productive en période normale. Une première étape dans cette direction pourrait consister à accueillir dans le Conseil Scientifique Covid-19 (et peut -être aussi au sein du Conseil de Défense) des sachants en matière de qualité de l’air. Cette démarche permettrait par exemple de se prononcer sur l’opportunité d’intégrer l’objectif de réhabilitation sanitaire et thermique des bâtiments dans les priorités du plan de relance, et, à court terme, de proposer à la population française une stratégie consensuelle permettant de sortir ensemble et par le haut, du double point de vue économique et sanitaire, de la crise qu’elle subit depuis le début de cette année.
Je tiens à votre disposition et à celle de vos collaborateurs une note de synthèse sur les différents sujets évoqués dans ce courrier, y compris des enregistrements de la teneur en CO2 dans différents locaux dont des salles de classe ainsi que les descriptifs et photographies des prototypes en développement.
Soyez assuré, Monsieur le Président de la République, de mon très profond respect.
Ce courrier n’a à ce jour (27/04/2021) reçu aucune réponse, sous quelque forme que ce soit.
Parallèlement, l’évolution de la Société impliquée dans le développement de ce projet (AGECO Agencement une société qui se trouvait fragilisée par les conditions dans lesquelles elle avait repris les actifs du Groupe Whirlpool puis de la Société WN à AMIENS et par la crise sanitaire) n’a pas permis de conduire le programme de Recherche et Développement et d’industrialisation envisagé. Cette Société a été mise en redressement judicaire début mars 2021 puis en liquidation en Avril 2021, alors même qu’elle détenait un site et un outil industriel qui semblait bien adapté à la production en grande série de dispositifs de traitement sanitaire et thermique de l’air intérieur adaptés au parc existants.
Dans ces conditions, le porteur de projet a choisi de développer ce projet en mode open-sources, en donnant la priorité aux entreprises de l’économie sociale et solidaire, lesquelles se trouvent représenter un réseau couvrant la quasi-totalité du territoire. Ces entreprises sont d’autant plus facilement en capacité d’initier rapidement des activités de fabrication et de mise en œuvre d’installations de traitement sanitaire et thermique de l’air intérieur que ces activités en émergence ne sont pas en concurrence avec quelque activité préexistante que ce soit.
La prolifération d’articles soulignant depuis ce mois d’Avril 2021 l’intérêt et l’urgence de mesurer la teneur en CO2 dans les locaux fermés (voir page « Articles de presse » sur ce site) et de moduler le renouvellement d’air en fonction de cette valeur semble de nature à conforter ce projet.